• L’attraction

     

    Au XVIIIe siècle, Gulliver voyage d’ile en ile. Après l’ile de Lilliput, habitée par des personnages minuscules de quinze centimètres de haut, le voici chez des géants de plus de dix mètres  toute la population vient le regarder.

     

    Je suis sur une immense table. J’obéis à l’ordre, à la voix ou à la baguette de la fillette. Je vais et je viens, je fais des révérences, je m’étends et je me relève. Je galope à cheval sur une brindille, j’ôte mon habit pour le remettre, je souhaite la bienvenue aux hommes et j’envoie des baisers aux dames. Je réponds aux questions qu’on me pose dans la langue du pays, du mieux que je le peux… Je prends un verre de vin et je bois à la santé des curieux.

    Je suis montré douze fois ce jour-là et je dois recommencer autant de fois les mêmes sottises.

     

    Jonathan Swift, Les Voyages de Gulliver © DR.

     

     

    Texte transposé

     

    L’attraction

     

    Au XVIIIe siècle, Gulliver et son frère voyagent d’ile en ile. Après l’ile de Lilliput, habitée par des personnages minuscules de quinze centimètres de haut, les voici chez des géants de plus de dix mètres où toute la population vient les regarder.

     

    Nous sommes sur une immense table. Nous obéissons à l’ordre, à la voix ou à la baguette de la fillette. Nous allons et nous venons, nous faisons des révérences, nous nous étendons et nous nous relevons. Nous galopons à cheval sur une brindille, nous ôtons notre habit pour le remettre, nous souhaitons la bienvenue aux hommes et nous envoyons des baisers aux dames. Nous répondons aux questions qu’on nous pose dans la langue du pays, du mieux que nous le pouvons… Nous prenons un verre de vin et nous buvons à la santé des curieux.

    Nous sommes montrés douze fois ce jour-là et nous devons recommencer autant de fois les mêmes sottises.

     

     

     


  • Texte

     

    Fin de vacances

     

    Les nuages se chargèrent de pluie et le vent se leva. Sur la plage de Saint-Clair, à la sortie du Lavandou, les derniers vacanciers de septembre plièrent leurs parasols inutiles et leurs serviettes de bain. Les jouets des enfants regagnèrent les coffres des voitures familiales.

    Ricky Miller frissonnait sous son tee-shirt Snoopy, mais il pouvait supporter la pire des bourrasques. Car il attendait Georges, son frère, qui regagnait la plage en battant l’eau des mains et des pieds avec une belle énergie.

    Pour Georges, Ricky se serait fait couper en morceaux, il aurait traversé des forêts, escaladé des montagnes. Il admirait sans retenue son frère qui le méritait bien, faut-il le préciser ?

    Georges le rejoignit sur le sable, tout dégoulinant d'eau. Ils rangèrent leurs affaires, prirent leur sac et partirent vers le sommet de la falaise.

    – Encore cinq jours et on remonte sur Paris, dit Ricky. Sophie et toivous recommencez l'école dans une semaine.

    Sophie, la sœur de Georges et Ricky, ne descendait à la plage que le matin car elle se réservait l'après-midi pour travailler. À seize ans, elle se préparait déjà à passer le bac.

     

    Marc Villard, Les Doigts rouges, collection « mini Syros » © Éditions Syros, 2005, 2007.

     


  • Frédéric dans la neige

     

    Frédéric avance prudemment jusqu’au portillon.

    Quand il est arrivé , Frédéric prend son élan et saute à pieds joints dans la neige qui recouvre le trottoir. Puis il fait un grand pas prudent, se retourne accroupi, et voit son empreinte. Il est satisfait. Il renverse la tête en arrière autant qu’il le peut et ouvre la bouche pour y laisser entrer la neige. Il tire même la langue pour attraper des flocons et il reste ainsi un moment, avalant la neige à pleine bouche.

    Au bout d’un moment, il jette encore les yeux derrière lui, admirant sa trace parmi celles des autres. La sienne est vraiment la plus belle.

     

    Hans Peter Richter, Mon ami Frédéric, traduction d’Anne Georges © Livre de Poche Jeunesse, 2007.

     

     

    Texte transposé

     

    Moi, dans la neige

     

    J’avance prudemment jusqu’au portillon.

    Quand je suis arrivé là, je prends mon élan et saute à pieds joints dans la neige qui recouvre le trottoir. Puis je fais un grand pas prudent, me retourne accroupi, et vois mon empreinte. Je suis satisfait. Je renverse la tête en arrière autant que je le peux et ouvre la bouche pour y laisser entrer la neige. Je tire même la langue pour attraper des flocons et je reste ainsi un moment, avalant la neige à pleine bouche.

    Au bout d’un moment, je jette encore les yeux derrière moi, admirant ma trace parmi celles des autres. La mienne est vraiment la plus belle.

     

     





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